Ce que je pense du Bodybuilding pro !

 

À quelques jours de Mister Olympia, la plus grande compétition professionnelle de bodybuilding, le monde de la musculation a les yeux tournés vers ces monstres de 130 kilos de muscles secs. Monstres ? Est-ce le bon mot ? Étymologiquement parlant, oui, ce sont des montres, dans le sens où ce sont bien des gens que l'on montre, que l'on exhibe, car ils sortent de la norme de manière spectaculaire. Ce n'est pas à nous, ni à personne de juger si le bodybuilding professionnel est beau ou moche. Les critères esthétiques dans ce petit monde sont bien particuliers. Évidemment, pour la grande majorité des gens, un bodybuilder pro, ce n'est pas esthétique. À vrai dire, très peu aimeraient leur ressembler; à choisir ils préféreraient largement un physique à la Cristiano Ronaldo, et on les comprend bien. Mais si on pense que le bodybuilding est une recherche de l'esthétique, on se fout un doigt dans l’œil. Les proportions et l'esthétique font partie des critères, mais le critère le plus important reste la construction d'une masse musculaire la plus énorme possible, au delà des possibilités humaine.

Malgré tout ça, à une époque, ces mecs m'ont fait rêver, comme beaucoup de jeunes hommes qui commence à fréquenter les salles de musculation. Ces champions impressionnent, ils attisent la curiosité, parfois même ils peuvent nous inspirer. Bien sûr que cela va à l'encontre de toute notre philosophie, nous qui, comme les philosophes de la Grèce antique, plaçons le pêché d'orgueil et de démesure au dessus de tout les autres. Pourtant, si ce sont des monstres par certains aspects, cela restent des Hommes et des passionnés avant tout. Mister Olympia est un véritable spectacle, un show ! Avec ses stars, ses rivalités, et ses événements. Cette année, c'est Kevin Levrone, ancienne gloire du bodybuilding et éternel second qui revient sur scène dans un come-back suivi par des milliers de personnes.

Malheureusement, au delà du show et de la gloire, il y a la face cachée du bodybuilding. Peu d'entre eux peuvent vraiment dire qu'ils gagnent leur vie avec les compétitions. L'élite, et ils sont très peu, s'en sort très bien, les primes sont importantes, les sponsors les paient bien, et leur popularité leur permet de lancer des affaires qui tournent. Mais dans le bas du tableau, on tire la langue. Pour préparer une compétition professionnelle, les participants doivent dépenser des fortunes ! La nourriture coûte extrêmement chère car les quantités sont énormes, pantagruéliques ! Il existe des pratiques courantes dans le monde du bodybuilding que le grand publique ignore mais qui sont bien réelles. En effet, pour gagner leur vie, certains d'entre eux pratiquent l'exhibition sur internet, via des sites de webcams, ou des prestations privées qui flirtent avec la prostitution. On appelle ça pudiquement du « sponsoring », c'est quelque chose de bien plus courant que ce que l'on croit.

Les produits pharmaceutiques qui accompagnent le culturiste professionnel toute l'année sont aussi un coût supplémentaire. D'ailleurs nous avons parlé mainte fois des anabolisants sur ce blog et notre position est claire sur cette question : nous prônons une pratique de la musculation sans produits dopants.

Mais il faut comprendre qu'il ne s'agit pas ici de musculation, mais d'une pratique à part entière, située entre le sport, l'art vivant et le show.

Et dans cette pratique si singulière, les « produits » ont leur place, une place centrale. Pour parler sincèrement, je préfère de très loin les athlètes d'Olympia, dont tout le monde sait qu'ils sont dopés à forte dose, plutôt que tous ces nouveaux compétiteurs « fitness », « physiques », « esthétiques », « modèles », qui prônent le naturel alors qu'ils ne le sont assurément pas. Au moins avec les « gros » on sait à quoi s'attendre ! Impossible de les qualifier de tricheurs !

Cette année, je vais donc suivre du coin de l’œil la compétition Mister Olympia. J'irai sans doute regarder le classement et quelques photos, juste pour voir. Ça m’impressionnera sans doute moins que lorsque j'avais vingt ans, mais ça ne me dégoûtera pas de mon sport ! Je place cette pratique du bodybuilding professionnel dans une autre sphère. C'est un monde à part, un monde auquel je n'ai jamais voulu appartenir mais dont je m'abstiens d'un jugement trop facile.