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06/06/2016

La science m'a tué

En ces temps de technologies et de progrès que l'on n'arrête malheureusement pas, la science paraît s'élever comme le référentiel ultime dans la quête d'un corps musclé et fort. On ne jure que par des études, des publications, des meta-analyses, des tests en laboratoire. Mais quel est le bilan de cette intrusion du scientifique dans le « gym » ? Le pratiquant moyen, non professionnel, du débutant au passionné, profite-t-il vraiment de toutes ces avancées scientifiques ?

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Je ne doute pas que la science du sport soit efficiente en ce qui concerne la préparation physique des sportifs de haut niveau. Je ne doute pas qu'elle puisse jouer un rôle primordiale dans l'amélioration de qualités physiques précises, de la récupération, de la prophylaxie (prévention des blessures), ou de l'amélioration des performances pour un instant « t ».

En revanche, en ce qui concerne la culture physique au niveau du pratiquant passionné amateur, je ne pense pas qu'elle y ait joué un rôle si important. Avant que tout le monde ne parle de telles ou telles études, les adhérents des clubs de sport n'étaient pas moins musclés qu'aujourd'hui, ou du moins, cela ne les empêchaient pas d'obtenir de bons résultats. La question que l'on se pose alors est la suivante : comment faisaient-ils ? Et bien, la réponse est aussi simple que cela : ils faisaient. Ils faisaient et c'est tout. C'était la science empirique vécue avec son corps tout entier et transmise des anciens aux nouveaux. Bien sûr, ce système possède des défauts. Le plus grand défaut est que l'on se retrouve parfois avec un vieux briscard de la fonte qui transmet à un débutant qui n'a pas du tout le même profil, des recettes qui ont fonctionné pour lui et lui seul. Je ne suis pas vieux, et pourtant j'ai connu ce système il y a maintenant plus de dix ans, dans la première salle où je m’entraînais. Les anciens, ceux qui avaient fait quelques compet' de body par exemple, nous filaient des tuyaux et nous dévoilaient leurs petits secrets, j'en applique encore certains aujourd'hui. Avec le recul, je me rend compte que cela relevait parfois presque de la superstition, mais ça marchait. Ça marchait parce qu'on se posait simplement moins de questions. Quand un ancien nous disait « au régime, pendant le premier mois, tu fais pas un seul écart ! », et bien sans chercher à comprendre on appliquait. On n'allait pas sur internet pour compiler les dizaines d'études sur quand et comment et quoi faire pour trouver un « cheat meal » miraculeux.

Les facteurs sont nombreux, les méthodes pour réussir le sont sûrement tout autant, il est donc très difficile d'obtenir d'une étude scientifique qu'elle soit fiable et qu'elle élimine tous les facteurs confondants. Bien encadré, si on connaît les bases du fonctionnement du corps, qu'on est attentif à ses progrès (ou son manque de progrès) et qu'on garde une bonne ouverture d'esprit, on peut vraiment se forger ce qu'on appelle une expérience. Je ne veux pas dire que la recherche est inutile ou qu'elle n'a vraiment rien apporté du tout, mais je me rend compte qu'elle ne fait souvent que confirmer ce que les pratiquants aguerris font depuis très longtemps. De plus, je tiens toujours à regarder du plus haut point et d'essayer de voir l'ensemble de l'image, « the big picture » comme disent les anglophones. Et de ce point de vue, force est de constater qu'il n'y a pas d'amélioration sensible de la quantité moyenne de muscle dans les salles de musculation depuis que les coaches du monde entier vénèrent le dieu science. Toujours de ce point de vue, on peut penser que les résultats de la recherche scientifique, en s'intégrant au fil du temps dans les entraînements des sujets feront émerger des grandes lignes et des principes qui s'étendront bien au delà du détail protocolaire (du nombre de série, du temps de repos ou autre détail), comme par exemple la prise de conscience de l'importance de la nutrition pour progresser efficacement.

Voici donc selon moi ce qui distingue l'expérience du labo de l'expérience acquise au fil des années et du partage d'informations. Mais comme souvent, le juste milieu est sans doute la ligne d'équilibre ténue qu'il convient de trouver en gardant l'esprit libre et ouvert.

 

09:58 Publié dans Musculation | Lien permanent |  Facebook |